vendredi 8 mai 2009

LA RECHERCHE

SOMMAIRE

INTRODUCTION :


I- LES CARACTERES D’UNE RECHERCHE :
1. L’intention :
2. Le prélèvement :
3. Le temps :
4. L’espace :
5. Le site :
6. La représentativité :
7. La spécialité :
8. Les visées :


II- LE CYCLE DE LA RECHERCHE :
1. Les moments essentiels :
2. Le projet de recherche :

III- LES ETAPES TRANSDISCIPLINAIRES :
1. La définition du problème :
2. La construction technique :
3. La collecte des données :
4. L’analyse et l’interprétation :
5. Le rapport d’étape :

IV- LES PRINCIPES D’ETHIQUE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE :
1. Les sujets de recherche :
2. La communauté scientifique :
3. Le public :


CONCLUSION :



INTRODUCTION :
Toute recherche scientifique se définit suivant certains critères qu’il est nécessaire de connaître pour les adeptes de cette activité. Ces différents critères permettent de qualifier une recherche. En outre, la recherche se déroule en un cycle qui peut être réduit en un nombre fini de moments essentiels qui seront par la suite explicités et remplacés dans la démarche scientifique. Cependant, la recherche comporte en elle même des étapes précises qui pourront ensuite décrites dans une perspective transdisciplinaire. C’est enfin qu’arrivera la question de l’éthique ou code de l’honneur du chercheur.


I- LES CARACTERES D’UNE RECHERCHE :
La recherche scientifique est une activité scientifique consistant en un processus de collecte et d’analyse de données dans le but de résoudre un problème prédéterminé. Tout en apportant un renseignement sur la nature de celle-ci, plusieurs caractéristiques permettent de distinguer une recherche scientifique d’une autre. On distingue donc 8 critères de classification qui vont non seulement orienter le chercheur mais aussi faciliter la lecture et l’évaluation de la portée du travail. Ces 8 critères de classification définissent tout type de recherche

1. L’intention :
L’intention de l’auteur est déterminante dans une recherche. Il peut avoir pour but d’accroître les connaissances théorique sans se préoccuper des implications pratique : on parle alors de recherche fondamentale. C’est le cas des recherches mathématiques portant sur la définition de l’ensemble vide.
Par contre, si l’intention première du chercheur est d’apporter des éclaircissement sur un problème en vue d’une application pratique, on parle plutôt de recherche appliquée. C’est une recherche orientée dans un but utilitaire. On pourra par exemple en acoustique essayer de réduire le bruit parasite présent lors des amplifications. Souvent, en sciences humaines, au lieu de rester un simple spectateur, le chercheur s’implique personnellement dans le système étudié à l’instar d’autres personnes concernées afin qu’ils entreprennent ensemble une recherche : c’est la recherche en action.
En fait, la recherche fondamentale, bien qu’elle semble éloignée des besoins concrets et réels, est la source des théories et faits utilisés en sciences appliquées. Elle peut conduire à un renouvellement des théories connues sans avoir un aboutissement prédéfini à l’instar de la mécanique relativiste qui à réviser notre savoir en mécanique. Néanmoins, bien que d’une bien moindre valeur scientifique, la recherche scientifique a elle aussi fourni des résultats qui apportent des perspectives d’une portée plus générale.
Enfin, nous devons remarquer qu’une intention peut évoluer avec une recherche. En effet, une recherche fondamentale peut aboutir sur quelque chose de concret. De même, une recherche appliquée peut conduire à un résultat fondamental. On déduit donc qu’il n’y a pas de réelle opposition entre le fondamental et l’appliqué.

2. Le prélèvement :
Selon le type de données à recueillir, on distingue 2 types de recherche. D’un coté, nous avons la recherche quantitative. Elle porte sur des données quantifiables. C’est le type de donnée le plus fréquent. A l’instar du nombre de personnes par famille ou le nombre de cratères d’impacts, leur étude se fait en termes mathématiques.
D’un autre coté, il existe des phénomènes et des données non quantifiables dont l’étude est tout aussi utile. C’est l’exemple de la joie, la confiance ou la foi. Ces données, qui sont d’ordre qualitatif, donnent lieu à une étude qualitative. Malheureusement, celle-ci a été considérée pendant longtemps comme une manière d’explorer un problème que comme un une méthode de recherche à part entière. Toutefois, il est désormais admis que l’avancement de la connaissance d’un problème permet l’étude de phénomènes incompréhensibles autrement d’où son statut de science à part entière.

3. Le temps :
Le temps introduit la notion de durée. Selon la durée d’étude d’un objet donné, la science distingue 2 types de recherche.
D’une part, nous avons la recherche synchronique ou étude d’un phénomène à un instant donné. Elle est utilisée le plus fréquemment. Elle peut être utilisée quelque soit l’époque, pourvu que le phénomène se déroule suivant une période relativement courte comme la situation politique au Cameroun en 1979.
D’autre part, nous avons la recherche diachronique qui centre son étude sur l’évolution du système considéré. Si cette recherche s’effectue sur une période continue du temps, on parle de recherche longitudinale. Cette dernière possède quelques inconvénients comme la persistance des données, la collaboration des sujets de l’enquête, la possibilité de suivre leurs traces et les moyens financier d’où son extrême rareté. De plus, si elle est menée dans le passé, elle se doit d’être menée sur des documents qui sont le plus souvent incomplets ou indisponibles. Les historiens se heurtent fréquemment à se type de problèmes lorsqu’ils essayent de retracer le parcours de grands explorateurs.
A coté, nous avons la recherche par panel qui analyse façon discontinue les phénomènes dans le temps (étapes d’une grossesse). Néanmoins, en sciences humaines, à cause de la difficulté à obtenir la collaboration des mêmes sujets plus d’une fois, on est souvent porté à réaliser les mêmes études sur différentes tranches d’ages représentatives de cette population : on parle alors de recherche transversale. Cette dernière trouve sa limite en ce que les phénomènes et les difficultés sont perçus différemment suivant les groupes de personnes. Par exemple, le désintérêt d’un groupe plus âgé par rapport à un groupe pus jeune sur la question de l’environnement peut venir soit de leur éducation ou de leur age. Il a donc fallu ajouter un facteur « différence de génération ».
Pour contourner certaines difficultés de des recherches diachroniques, Papalia (1989) propose pour l’étude des personnes la recherche séquentielle croisée ou les sujets de l’étude transversale seront vus autant de fois que possible.

4. L’espace :
L’espace fait appel à 2 points de vue. Le premier se rapporte à la superficie du système étudié : on parle alors de recherche locale, régionale, nationale, internationale ou mondiale.
L’autre point de vue se rapporte aux comparaison entre plusieurs milieux selon le groupe de personnes qui y évolue : c’est la recherche comparative. Elle analyse les ressemblances et les dissemblances entre ces milieux. Si elle s’appuient sur la comparaison entre les cultures (Sawa et Bagangté) elle sera taxé de transculturelle.

5. Le site :
Le site fait référence au lieu de collecte des données. Selon le site, on distingue :
- la recherche sur le terrain. Elle se fait au contact des sujets visés par la recherche. Ce contact peut être à distance (téléphone) ou direct (milieu de vie des enquêtés).
- La recherche en laboratoire. Elle s’effectue dans un lieu spécialement aménagé à cet effet. Les sujets doivent y être conduit.
- La recherche en bibliothèque. Elle se fait dans un centre de conservation de documents écrits et d’archives. Si ce centre contient aussi d’autres médias (photos, sons, vidéo) on parle de recherche en médiathèque.

6. La représentativité :
La recherche scientifique en sciences humaines porte sur une population donnée pouvant contenir plusieurs milliers d’individus différents. Si la recherche concerne toute la population visée, on parle de recherche globale. Si elle porte plutôt sur une portion de la population visée on parle alors de recherche échantillonnée. Il peut aussi arriver qu’une seule unité de la population (personne ou institution particulière) ne soit concernée par cette recherche : il s’agira alors d’une recherche monographique.




7. La spécialité :
Chaque discipline scientifique à sa propre spécialité et les recherches permettent le développement de chacun de ces domaines de connaissance particuliers. La plupart de ces recherches ne concernent qu’une seule discipline : c’est la recherche disciplinaire.
Toutefois, il arrive que des chercheurs de différentes disciplines mène séparément les recherches sur un même sujet : on parle alors de recherche pluridisciplinaire. S’ils viennent à se réunir pour mener conjointement cette recherche, on aura plutôt affaire à une recherche interdisciplinaire. De même, les chercheurs de plusieurs disciplines qui se réunissent pour essayer d’établir un langage commun, seront taxés de faire une recherche transdisciplinaire.

8. Les visées :
On peut classer une recherche en fonction de l’accent mis sur l’une ou l’autre visée. Ainsi, on distingue :
- La recherche descriptive. Elle a pour but de représenter en détails un objet.
- La recherche classificatrice qui essaie de regrouper les phénomènes et objets suivant un ou plusieurs critères.
- La recherche explicative qui a pour objectif de mettre en relation les phénomènes.
- La recherche compréhensive qui permet de saisir les significations données par l’Homme à ses actes.


II- LE CYCLE DE LA RECHERCHE :

1. Les moments essentiels :
Afin de comprendre le mouvement de la pensée et de l’activité scientifique, on peut le représenter comme un ensemble de moments incessants qui se suivent et se répètent sans fin : le cycle de la recherche. Ainsi, de Ahtouf (1987) qui dégageait 16 moments de ce cycle, on est arrivé à 3 moments essentiels qui mettent l’emphase sur le cycle lui-même. Ils se présentent dans la figure ci-dessous.








Conception
(Théorie et concept)
Méthodologie
(Méthodes et instruments employés)
Observations
(Données analysées et résultat)
Le cycle de la recherche













Qu’on aille de la conception à l’observation (approche déductive) ou de l’observation à la conception (approche inductive) on distingue les mêmes étapes. Pendant la phase de conception, le chercheur à une vision générale de son objet d’étude et de sa discipline. Il connaît les théories et grandes explications de son domaine. Il va donc se servir de cet amas de connaissance pour aborder son objet d’étude.
Cependant, le passage de la conception à l’élaboration se fait obligatoirement par la méthodologie. C’est le moment du choix des méthodes techniques et instruments adéquats pour le type de recherche considéré. Un astronome choisira un télescope alors qu’un biologiste choisira un microscope.
Ensuite vient l’observation. Le chercheur recueille des données les analyses et tire des résultats. Les résultats obtenus, en fonction qu’ils affirment ou infirment les hypothèses formulées seront confrontés à la théorie et au concept initial qu’il faudra peut être revoir. Par exemple, les résultats obtenus peuvent conduire à utiliser un capteur de température au lieu d’un capteur de mouvement. De même, un problème dont imaginait la source dans l’eau peut provenir des insectes.

2. Le projet de recherche :
Avant d’initier toute recherche, il est nécessaire de faire une présentation écrite donnant une description détaillée de la recherche scientifique qui sera menée : le projet de recherche. Il circonscrit l’objet d’étude et précise la façon de réaliser chaque étape du processus. Son élaboration suppose une connaissance de tout ce qu’implique une recherche. Il s’agit du courant théorique, des méthodes à appliquer, du type de données à recueillir, des procédés d’analyse de données à utiliser, du coût estimatif d’une telle recherche et du temps nécessaire pour l’étude. Il est donc conseillé aux chercheurs novices de suivre graduellement ce processus de recherche.


III- LES ETAPES TRANSDISCIPLINAIRES :
Les périodes successives d’une activité scientifique sont autant de points de sauvegarde qui permettent de vérifier non seulement l’orientation suivi jusqu’à lors mais aussi si le trajet futur à emprunter est le bon. Du fait que ces phases s’harmonisent avec toute recherche en sciences sociales, on les appelle étapes transitoires. On en distingue 4 distinctes qui se succèdent.

1. La définition du problème :
Tout ce qui soulève un questionnement est un problème qui se doit d’être formulé de façon précise de manière à en délimiter le contour et la démarche de réflexion : c’est la formulation du problème.
Ensuite, le chercheur doit procéder à une opérationnalisation du problème. C’est sa description en des termes traductibles en faits observables qui vont permettre une investigation dans la réalité.

2. La construction technique :
Le chercheur doit décider du procédé de recueillement des données qu’il va utiliser dans la réalité pour le problème circonscrit. Il doit se baser sur le contexte dans lequel il peut travailler et sur la définition du problème. Ainsi, il devra choisir entre la technique de l’observation, l’entrevue, le questionnaire, le sondage, l’expérimentation l’analyse de contenue ou l’analyse de statistiques.

3. La collecte des données :
Le chercheur procède à une sélection par échantillonnage des individus ou éléments de la population visée auprès desquels il veut obtenir des informations. Ensuite, il fait appel à la technique de recherche choisie pour recueillir ses données. Plus celle-ci est adéquate, plus les résultats seront valides et fiables.

4. L’analyse et l’interprétation :
Le chercheur procède à la préparation des données. Il les synthétisent et les organisent. Ensuite, il examine ses données et donne un sens aux résultats dont il rendra compte dans un rapport de recherche.
En fait, le rapport de recherche est un compte rendu de la recherche complétée à partir duquel la valeur scientifique du travail est jugée. Il rend compte de toutes les étapes ci-dessus.

5. Le rapport d’étape :
Les 4 étapes ordonnées ci-dessus sont incontournables pour compléter une recherche scientifique. Afin de s’assurer du bon suivi de chaque étape, il est nécessaire à la fin d’une étape de faire le point sur sa solidité. Il s’agit de rédiger des rapports d’étapes. Ces différents rapports seront essentiels lors de la rédaction du rapport de recherche.


IV- LES PRINCIPES D’ETHIQUE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE :
Pour être crédible, toute recherche nécessite une certaine honnêteté de la part du chercheur. Ce dernier, bien qu’il ait des droits, est aussi soumis à des devoirs moraux qu’il se doit de respecter tout au long de sa démarche : des principes d’éthique. Ils concernent les sujets de recherche, les autres scientifiques et le public.

1. Les sujets de recherche :
Il fait beaucoup plus référence à l’Homme puisque principal sujet d’étude des sciences humaines. S’il est vrai qu’on reconnaît aux chercheur le droits d’étudier l’homme, on lui impose aussi le devoir de le respecter. Le chercheur ne doit pas abuser de ses sujets de quelque manières que se soit. Il doit se porter garant de l’intégrité physique et psychologique de ceux-ci et ne doit les laisser aucune séquelle due à l’étude. Toutefois, il est en droit de cacher à ceux-ci des informations dont la connaissance par les sujets pourrait influer sur les données à recueillir. Ainsi, les sujets d’une recherche ne doivent y participer qu’après avoir reçu une information suffisante et judicieuse qui les permet grâce à leur libre arbitre, sans quelque influence de la part du chercheur, de choisir d’y participer.
En sciences humaines, l’anonymat est un préalable. Toute information recueillie par le chercheur doit faire objet d’une confidentialité qui ne doit jamais être violée sauf cas exceptionnel comme la mise en danger médicale de toute une population (épidémie). De même, les auteurs et personnes mentionnées dans un document quelconque doivent être traiter avec considération.
De plus, le document ne doit pas permettre de retracer les enquêtés. Il pourrait entacher leur réputation. Le chercheur devra donc plonger ces informations dans d’autres informations plus globales afin de ne pas singulariser les individus. Si les enquêtés sont les chirurgiens plasticiens du Cameroun par exemple, on devra parler de la chirurgie plastique en Afrique ou dans le monde. Néanmoins, les personnages publics passés ou présents acceptent d’être intégré à toute analyse à caractère social. Ils ne sont donc pas pris en compte dans la clause de confidentialité.
En outre, en recherche, les avantages des participants doivent être au moins équivalents aux inconvénients entraînés. Ces avantages peuvent être d’ordre monétaire (prime de participation), intellectuel (participation à l’avancement de la science), émotionnels (le plaisir d’être utile). Bref, le rapport entre le chercheur et le participant doit être basé sur une confiance et un respect mutuel. Si les droit des participants sont garantis et qu’il sont assurés de retirer de cette expérience un certains bénéfice, si le chercheur est convaincu de l’apport des participants à sa recherche, la qualité morale du travail scientifique en sciences humaines sera assuré.

2. La communauté scientifique :
Le chercheur se doit d’être transparent avec tous ceux qui partagent avec lui le même domaine d’activité. Il doit dévoiler et rendre disponible sa recherche pour permettre ainsi l’échange généralisé de critiques gages d’une certaine objectivité. C’est pourquoi en science, il a été institué des colloques, des journaux, des livres et des congrès qui sont autant de moyen d’échange que de critique entre scientifiques.
Ainsi, le chercheur se doit d’examiner autant les travaux de ses collègues qu’ils le font envers lui. Son regard doit être objectif et honnête. Il doit permettre aux autres de consulter ses données de recherche ce qui permet de déceler des erreurs ou pire des impostures. Ces échanges de critique permettront par la suite une amélioration individuelle et collective du travail des membres de la communauté scientifique.
3. Le public :
Si la constitution garantit à tous les citoyens la liberté de penser et de parole, il n’en est rien quant à la liberté de chercher. Cette dernière parfois considérée comme nuisible en sciences sociales à été pendant longtemps la cible des pouvoirs politiques pour la plupart totalitaires.
En effet, la contrepartie d’une telle liberté est d’informer le public, même de manière générale, sur les résultats obtenus. On pourra faire appel à des vulgarisateurs scientifiques non seulement pour informer le public, mais aussi pour s’assurer du respect que les chercheurs doivent accorder aux sujets humains. De même, le public attend du chercheur qu’il s’intéresse à des phénomènes important et que son travail contribue au progrès de l’humanité.



CONCLUSION :
La recherche scientifique est une activité scientifique consistant en un processus de collecte et d’analyse des données dans le but de répondre à un problème de recherche déterminé. Elle peut être classifiée suivant 8 critères qui définissent tout type de recherche. La recherche en elle même s’identifie à un cycle comportant 3 moments essentiels : la conception, la méthodologie et l’observation. En fait, son activité comporte 4 étapes distinctes qui se succèdent et dont il est nécessaire de faire un rapport progressif. Toutefois, quel que soit le type de recherche, le chercheur se doit d’obéir à des principes moraux dont il est redevable envers les sujets étudiés, la communauté scientifique et le public.

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